- désaimer
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⇒DÉSAIMER, verbe trans.Cesser d'aimer (quelqu'un). Votre fille l'aime (...) elle le désaimera! (BARRIÈRE, CAPENDU, Faux Bonsh., 1856, II, 10, p. 81). Ce scepticisme calme (...) me refroidit (...), pour ne pas désaimer dans ce cas, j'ai besoin d'un certain effort (AMIEL, Journal, 1866, p. 491) :• ... vous pourrez, en invoquant mon témoignage, ajouter que pour tant que l'on pense que je vous ai aimée, je vous aimais davantage. Et qu'il n'y aura peut-être jamais eu une autre femme aussi capable que vous de réduire à rien tant de choses. Aimer, aimer... je vais apprendre le verbe « désaimer ». « Ce sera un peu difficile. Et il faudra beaucoup m'aider, petite amie. L'amour s'attrape comme une maladie et la sagesse s'apprend... »BOUSQUET, Traduit du silence, 1935-36, p. 255.— Emploi subst. Un désaimer facile, des détachements pleins de grâce qui allègent la vie, un scepticisme charmant, et puis cette profonde indifférence qui est l'amabilité suprême (BARB. D'AUREV., 1er Memor., 1838, p. 46).Rem. On rencontre ds la docum. le subst. masc. désamour. Fait de cesser d'aimer. Tu commences à désaimer, tu es en désamour (L. DE VILMORIN, Julietta, 1951, p. 132).Prononc. et Orth. :[
] ou [deze-] p. harmonis. vocalique (je) désaime [
]. Admis ds Ac. 1932. Étymol. et Hist. Mil. du XIIIe s. desamer (Venus, 64d ds T.-L.). Dér. de aimer; préf. dé(s)-. Fréq. abs. littér. :6. Bbg. RITTER (E.). Les Quatre dict. fr. B. de l'Inst. nat. Genevois. 1905, t. 36, p. 398.
désaimer [dezeme] v. tr.❖♦ Rare. Cesser d'aimer (qqn). ⇒ Désamour. (Ex. de Amiel, J. Bousquet, L. de Vilmorin, in T. L. F.; de Theuriet, in G. L. L. F.).0 J'envisage la lune et je sais maintenant qu'elle ne viendra pas (…) et que je vais rester céans, seul et nu, et désaimé de tous.Robert Merle, En nos vertes années, p. 201.
Encyclopédie Universelle. 2012.